Freedonia

Trots op Nederland?

March 14th, 2010

En Ruritanie, on votait dernièrement pour les municipales. Elles intervenaient juste après la rupture de la coalition gouvernementale et l’annonce d’élections générales en juin. Elles sont marquées par les gros gadins des travaillistes et l’extrême-gauche (dont les leaders ont démissionné), de bons résultats des deux partis libéraux et des Verts, et la percée de l’extrême-droite islamophobe de Geert Wilders, le PVV, dans les deux villes où elle se présentait : La Haye et Almere (ville nouvelle en banlieue d’Amsterdam).

(cliquer ici voir à pleine échelle)

Premier concours blanc

February 26th, 2010

Avec la fatigue, je finis par un peu tout mélanger. Heureusement, demain c’est la cinquième et dernière journée de concours blanc.

Cinquième épreuve. «Valorisation de l’expérience professionnelle.» Rédaction d’une note à partir d’un dossier. (5 heures. Coefficient 4).

«Chargé de mission ‘occupation du domaine public’ au Lobby Gay, vous devez préparer la relance de la politique de valorisation du sexe non commercial hors foyers (‘drague sauvage’) menée par cet organisme.

Vous présenterez la situation actuelle, aux plans démographique, réglementaire, politique et économique. Vous vous inspirerez de l’existant et des mesures entreprises par le Lobby à la piscine des Halles (voir dossier joint) pour proposer le plaidoyer et la diversification pertinents.»

A l’ombre des derricks

February 23rd, 2010

Apostrophe.

February 21st, 2010


(pas moyen de mettre la main sur Chirac parlant de littérature, en dépit de sa connaissance bien documentée de la poésie japonaise ou chinoise. Peut-être sa discrétion télé sur des passions littéraires aussi sophistiquées a-t-elle été un premier signe de la nécessité médiatique de nivellement du propos politicien.)




A1: Immédiatement j’étais reparti, à travers l’Europe et en train. C’était en octobre, là aussi. Pour la dernière fois avant longtemps, je prenais de ces vacances qu’un ami/jaloux appelait «de jetsetter».
A2: En Suisse, on visitait en famille, à l’initiative de mon père, une exposition majeure tenue dans une improbable fondation d’art. La petite ville glauque et fraîche d’arrière-canton, serrée contre la fabrique, le fils de millionnaire prodigue et son mausolée brutaliste, tout cela me semblait droit sorti de «Ce jour-là»: le film où Bernard Giraudeau est un fou libéré à dessein pour liquider une héritière suisse et simplette, mais tue tous ses commanditaires. Film dont une scène horrible (un type marchant tout mort avec un marteau fiché dans le crâne) me hante irrémédiablement comme la syncope qu’elle m’avait provoqué sur le moment. Un film qui est tout ce que je sais de la Suisse.
A3: Nous étions descendus à l’hôtel de Tintin et Haddock face à la gare de Genève. Tout semblait d’ailleurs concourir à réveiller ces échos de roman policier, de ligne claire, de Guerre froide. L’omnibus traversait à son petit train les vieilles villégiatures chic, Nyon, Montreux, Lausanne. Sur le Lac circulait gaillardement un vieux bateau à vapeur oublié par le rancart. Tout cela, enveloppé dans le froid concret et le brouillard, par moment la neige de l’automne. Au Palais des Nations, on aurait pu d’un instant à l’autre croiser l’ambassadeur de Bordurie ou un tueur de «La Mort aux trousses» dans les immensités Art Déco.
B1: Sur Venise, il faut que je reprenne le fil de mes pensées, là où je les ai laissées en 2007, en 2005.
B2: La ville avait créé en moi un malaise, m’avait acculé dans une impasse, elle fut énervante (au sens propre), elle me laissa sans force et sans ressort. Tout cela m’est revenu en octobre. Venise touche, depuis longtemps, à sa fin; et nous avec. Venise continue de perdre et plumer les touristes, même dans le naufrage. C’est pour voler encore qu’elle est sauvée des eaux, couverte d’hideux échafaudages publicitaires. Le canal de la Giudecca est sillonné de paquebots deux fois hauts comme la ville, laids comme des fronts de mer aux Émirats. Place saint-Marc, les orchestres siamois de Florian et Quadri sont deux visions du pont du «Titanic»: tout le monde, badauds et clients, bat la mesure et fera semblant jusqu’à la fin – qui ne saurait tarder.
B3: Heureusement avec le froid et le tôt soir d’automne, Venise reprend dans l’obscurité de la consistance, la réalité d’une petite ville de province où rien, pas même les morts palais, ne donne à rester dehors à la nuit venue. Une ville de vieilles petites gens, de boutiquières, une ville sans détours, où l’on ne s’égare pas. La pluie poisse les pavés, qui mirent le ciel: enfin on voit la lumière qu’éteignaient les rios, on voit plus loin que l’obscurité des murs lépreux et des eaux stagnantes. Même, dehors surgissent les mille petits tracas, le regain de vie de l’aqua alta. On se bouscule sur les caillebotis. Venise devient joyeuse comme une fillette piétinant une flaque.
D1: La Biennale avait encore une fois une tonalité d’ensemble, la parcourir est comme prendre l’air du temps dans les ateliers contemporains. En 2009, introspection, sculpture sur cheveux, de la retenue. On ne se fend plus la gueule dans les Giardini.
D2: On se demande: «cette stupéfiante ethnographie de juifs hongrois, elle est de maintenant ou d’alors?»
D3: Parfois, dans une mise en abîme qui est aussi un vertigineux fast-backward, les œuvres se mettent à ressembler aux pavillons, ou l’inverse (exemple: ce collage urbanistique bolivarien).
E1: «week-end à Rome / Pour la douceur de vivre, et pour le fun / Puisqu’on est jeunes, week-end rital»
E2: Comme à Venise, les angoisses et les préventions de la précédente fois s’étaient évanouies, celles de la Ville accablée de soleil, de dévotion et de cars «L’Europe en 7 jours», le plan urbain rigoureux et froid comme une énumération de père jésuite, le vide des rues mère d’angoisse. En octobre, et quoique le ciel s’emplisse de nuées d’oiseaux d’Apocalypse, c’était labeur et douceur: les Romains en power-suits Armani éclusaient fissa tramezzini et cafés; les touristes ignoraient le musée Barberini.
E3: J’ai enfin pu voir EUR, la ville nouvelle, creuse, monumentale et péremptoire comme un discours de Mussolini. Des fêtes queer s’y tiennent je crois; toute cette belle pompe néoclassique a, comme dans «la Dolce Vita», besoin d’absurdité parachutée, d’orgies improvisées brindezingues.

«La nuit meurt en silence.»

December 28th, 2009

On parle peu du génocide silencieux des Karen, mais le scandale, c’est qu’on occulte délibérément le génocide silencieux des Karen Cheryl. On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas.

Sinon, à la demande de ComitéCentral, voici le camembert des élections professionnelles à Orange  / France Telecom, en janvier dernier. A noter, le très design logo de la fédération Force Ouvrière (FO COM), réalisé par la même agence que l’identité visuelle de l’Alliance centriste (logo dit du «swootch mou»), ainsi que le blog de Jean Arthuis (leur reco: «pour vous, on verrait bien des couleurs ternes et une police banale»).

«Compañeros que me escuchan»

December 24th, 2009

Des petits camemberts spécial cace-dédi pour Gerboise, qui s’est inquiété de leur disparition sur Freedonia, la raclette de l’alternance, et pour célébrer l’admission de Janaïna à l’E.N.A. Je suis désolé que les nouvelles des Andes ne soient pas aussi bonnes que ça: Piñera, le candidat de la RN (parti de feu le général-dictateur Pinochet) fait figure de favori pour le deuxième tour de la présidentielle, en janvier. A noter le tout petit nombre de candidats, découlant d’un système de primaires dans chacun des cartels électoraux.


A1: Rentré, j’eus subitement beaucoup plus d’occasions, et de meilleures, de dire «La France» au lieu de «je». Encore étais-je écouté et cru pour ces mots. On m’avait dit de m’occuper de la Cour, de la Conférence et du Tribunal, de guetter du coin de l’oeil Radovan et Jean-Pierre. Quoique entré par la petite porte, il semblait soudain que je pris part à de grandes choses. J’étais submergé à la fois de responsabilités, de travail et d’angoisse.
A2: Plusieurs impressions fortes de ma profession se précisèrent: qu’elle n’est passionnante et intense que par exception; que certains compétiteurs comme l’A… s’y font, désormais, une place incontournable par leur professionnalisme carré; que la maison-mère laisse ses filiales dans le désarroi, dans l’ignorance et parfois de côté. J’appris beaucoup aussi sur la respiration d’une négociation, sur le besoin d’aller et venir entre le plénier et l’intime, entre le poker-face et le bazar.
A3: Puis ce furent les dernières visites à R-dam, à A-dam, et le détour par tout ce que je n’avais pas pris le temps de voir en 3 ans. A A-dam, BoxingGirl était toute chamboulée. Devant des sushis, elle m’avait expliqué comment elle reprenait le dessus.
B1: Avec Rob, on s’était dit des choses importantes, fait des serments qui pavent l’avenir. Tout cela avait été émotionnel, par surprise un peu.
B2: A l’automne aussi, les trente ans de LzMry furent aussi l’occasion d’une (fausse) dernière venue à Bruxelles. Il faisait étrangement doux, ShiningRubis avançait dans son entreprise, et Crame fomentait le projet de devenir une femme à barbe banale.
B3: Pendant trois ans, j’avais pêché contre la Hague en pensées, en paroles, par action et par omission. J’avais fui la ville, j’en avais médit, j’avais maudit le sort de m’y avoir exilé. Pourtant, j’avais pris goût à son rythme provincial, à mon confort domestique, j’avais noué des amitiés ici; et tout cela me manquerait. Ainsi, même dans le poste le moins distant et le moins remarquable, le départ, qui pourtant était le retour, était difficile comme un adieu.

«So we beat on,…»

November 26th, 2009

Freedonia, l’intermittente du spectacle, a traîné à reprendre ses émissions. Ma mémoire a longtemps tourné autour d’une blague vraiment très drôle, ou était-ce outrée, de François B2 ; sans la retrouver. Et puis l’eau à coulé sous les ponts, et j’ai eu la tête sous l’eau, et autre métaphores valides tant que j’ai été en Ruritanie.




A1: En août, nous avions visité la patrie de Rob, la Nouvelle-Angleterre rurale, gothique et immuable comme une carte postale. Ou dissimulatrice en pleine lumière, comme «la Lettre volée». Les gares émergent de posters civiques de Norman Rockwell, on fend en SUV les champs de bataille de la Guerre d’indépendance, et les grenouilles perchées dans des arbres gigantesques coassent gigantesquement, invisibles, dans la nuit moite, maudite et effrayante. On est à la fin du monde ou dans «Magnolia». Comme dans une photo de Gregory Crewdson, ou simplement «Desperate Housewives», toutes les turpitudes peuvent se cacher derrière les jardinets de ces maisons trop grandes. On fait des barbecues entre voisins.
A2: A Yale, j’avais recroisé Gerald Murphy, je lisais «Great Gatsby» et Graham Greene.
A3: Des amis de Rob nous avaient accueilli, des gens érudits, doux et drôles, avec des animaux déjantés. On s’était promenés dans la ville universitaire et sur le campus, idyllique et impossible, une thébaïde de jeunes mangeant bio, «ce côté du paradis».
B1: A New York, Rob voulut voir mille et une choses, ses amis, toute son ancienne vie d’outre-Atlantique, et les nouveautés encore.
B2: SophCo, elle, ne se départit pas de sa placidité, allant de Bacon à B&H, de K-Town au Village à Billieburg, mais point trop vite.
B3: (Ici, remarque scandaleuse de François B2 sur les minorités asiatiques, rendue hilarante par l’abus de sake.)
C1: Et c’était toujours un plaisir d’arpenter l’West Side, de dénicher des boutiques à attrapes-poussières, d’engouffrer sushis et eggcream.
C2: J’avais pris des chambres dans des bed-and-breakfasts improvisés. Du haut de l’hôtel de SophCo, on embrassait les toits, le panorama unique dominé l’Empire State Building, le haut rêve new-yorkais. Du bas de mes chambres, on saisissait ce rêve affrontant pied-à-pied la réalité : le manège au plafond du loft du coiffeur branché, en partance pour Reykjavik ou Berlin, qui accueillait aussi un studio de photo coquines; la tanière intello et compacte, un peu vétuste, du jeune apprenti-acteur ashkénaze de l’East Village.
C3: A Philadelphie, on avait pris des cheesesteaks chez Pat’s, pas chez Geno’s, l’ami des flics et l’ennemi des autres dont les étrangers et Mumia. Flics qui, d’ailleurs, avaient mis une contredanse à Rob, car son New Jersey minéralogique est un peu le 78 de l’Amérique. Le centre-ville restait, par endroits, frappé de prescription, usé, poussiéreux, sinistré, avec la vérité pourtant et la grâce de la résilience, du passé qui tarde à disparaître tout à fait. Un peu plus loin, des baraques militaires jadis squattées étaient devenues des maisons de ville pour bobos.
D1: Rien ne sert de visiter une ville pour la découvrir; il faut pour cela la retrouver. Car on fait alors l’économie des passages obligés, du «tour», des lieux communs; on la voit dans son particulier.
D2: Lenny était seul, toujours un dandy, un prince à Forrest Hill. Il se défaisait en hâte de vieilles cravates, de beaux stylos, jetant le superflu comme un lest dangereux.
D3: Je repris ensuite le chemin de La Hague et les vacances furent bien finies.

Futomaki

September 8th, 2009

Après la Chambre des conseillers en 2007, le Parti démocrate s’empare de la majorité à la chambre basse dans une élection «historique» qui interrompt plus de cinquante ans de domination du Parti libéral-démocrate. Encore derrière l’étiquette unique de ce dernier se cachent cent clans, cent systèmes de patronage vivant sur la bête, à qui l’éloignement du pouvoir pourrait faire du mal et rendre insurmontables les inimitiés. Les Démocrates pourraient gouverner en coalition avec le mini-parti social-démocrate et les dissidents du PLD rassemblés au Nouveau Parti populaire.

Pourtant, côté logo, y’a rien à dire: le mini-manga du PLD était incroyable et scotchant. A relever aussi, le jeu de typographie de Ton Parti (pourtant pas caractérisé, semble-t-il par la modernité idéologique).

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