Freedonia

Les laïcs Jaunait

October 15th, 2010

En Lettonie, après la diète, la diète. L’hégémonie des conservateurs de la Nouvelle Ère (Jaunais Laiks) sur la droite continue de s’affirmer, au sein de leur nouvel attelage électoral, Unité (Vienotiba), aux dépens de leurs alliés de la coalition sortante. Ce sont pour autant les deux blocs du centre-gauche, Le Centre Harmonie (Saskanas Centrs) et L’Union des Verts et des Paysans (ZZS) qui empochent la mise et devraient former le nouveau gouvernement, peut-être avec un soutien «à la slovaque» des réactionnaires pasquaïdes de Pour la patrie et la liberté-Mouvement national d’indépendance lettone (TB-LNNK). Pourquoi? On ne sait pas, et on s’en fout un peu, rappelons-le, de la politique lettone.

Pas une raison, néanmoins, pour n’en pas dire plus. Car pour continuer dans la veine canularde, la Lettonie est un peu le règne des poupées russes, de l’apparentement de confédérations, genre RGR. C’est la petite IVe République de la Baltique, comme on l’appelle chez nous, à Freedonia (la troisième force). Elle a d’ailleurs eu trois gouvernements en quatre ans.

Quelques exemples de confédérations UDF-style:
- le tout nouveau Parti social-démocrate Harmonie (qui a fusionné en début d’année trois mouvements de gauche) se regroupe à nouveau avec le Parti socialiste et un parti local pour présenter des listes intitulées, Centre Harmonie (nuance) donc, leur étiquette électorale du moment. A tel point que le Parti Harmonie n’a pas de site internet à lui, et que c’est vachement dur de trouver son logo personnel.
- la fus-ac Parti Lettonie d’abord / Voie Lettone (LPP/LC), apparentement conservateur testé en 2006, a proposé ce coup-ci une magnifique ouverture de capital, en forme de coup de l’accordéon, aux libéraux du Parti populaire (Tautas Partija) et autres faire-valoir patronaux d’intérêt local et limité genre Ogres Novadam, au sein de la liste Pour une bonne Lettonie! (Par Labu Latviju!, car qui est pour une mauvaise Lettonie hein? salauds de bolchéviks…)
- la droite extrême TB-LNNK fleurte de près avec l’extrême-droite vraie de vraie, Tout pour la Lettonie (Visu Latvijai!). «Recyclage pour fachos», comme disait Dominique Voynet du RPF, dont on ne sait s’il ira jusqu’à ouvrir, le mois prochain, les portes du cabinet aux apologues de la division SS Lettland.

Pourquoi cette multiplication kaléidoscopique quasi-nauséeuse des degrés de connivence politique se fait au bénéfice de noms dignes de sectes québécoises (Centre Harmonie, Nouvelle Ère, etc.)? Mystère. Je ne peux m’empêcher de louer, en revanche, l’inventivité graphique réelle de tout ce petit monde (genre, choix du vert par un parti réactionnaire – même si le swootch de crayon dans la case du bulletin est assez ringard-, et le simplissime mais réussi logo-cible de PLL). Les logos des écolo-agrariens et des hitléro-pétainistes du cru sont des petits chefs-d’œuvre dans le genre difficile: emblème d’apparentement; les laborieux voisins suédois gagneraient à s’en inspirer. Regrets éternels, en revanche, pour le parti russophone PCTVL, dont le logo Maya l’Abeille avait le panache et le ridicule d’un parti communal italien.

Vallée de larmes

October 2nd, 2010

Freedonia, la vague prospective, a bêtement laissé passer les élections libanaises de l’an dernier. S’il n’y a pas grand chose de neuf depuis 2005, ni dans la répartition d’ensemble du Parlement, ni dans les logos qui restent un mélange heureux de ringardise et de néo-bling-bling, c’est l’occasion de faire le point sur qui vote quoi où.

Au Liban en effet, les sièges sont alloués à chaque communauté et sous-communauté religieuse, sur la base d’un recensement obsolète où Chrétiens et Musulmans de tous accabits étaient en stricte(s) parité(s), moitié moitié puis entre sous-groupes. En pratique, chaque clan a son petit coin d’(Anti-)liban à lui tout seul. Hariri fait fort chez les Sunnites, les Geagea, Aoun, Chamoun et autres Gemayel se disputent les voix des Chrétiens maronites, Amal et le Hezbollah dominent chez les Chi’ites comme le PSP de Djoumblatt chez les Druzes (Musulmans ismaéliens, ayant joué jadis le rôle de Tchétchènes de l’effroi pour Napoléon III), et ainsi de suite. Si j’ai bien compris, les sièges sont élus au scrutin de liste, le système de larges apparentements permettant généralement * à l’un ou l’autre bloc de rafler toute une circonscription.

On pourrait croire que c’est le règne du chacun chez soi, et que les seuls changements tiennent aux renversements opportunistes d’alliance (comme le regroupement des blocs Aoun et Hezbollah+, dans une vaste opposition pro-syrienne). Siège par siège, c’est pourtant un peu plus compliqué que ça: le Hezbollah emporte des sièges  sunnites voire  maronites, le PSP représente un peu tout le monde, etc. Pourquoi? Je ne sais pas. Peut-être qu’il y a des maronites qui n’en veulent plus à Djoumblatt d’avoir mangé leurs enfants il y a cent ans. Peut-être que la démographie fictive fait que des sièges nominalement X sont en fait élus dans la communauté Y. Peut-être que c’est encore plus compliqué que ça, ce qui reste encore l’hypothèse la plus probable.

* Deux circonscriptions réparties entre les deux blocs se sont glissées dans ce Liban de 2009. Sauras-tu la reconnaître?

«Nul n'est plus grand que son pays»

(cliquer ici pour voir la carte)

«L’Etat peut-il disparaître?»

September 20th, 2010

La presse en a beaucoup parlé, même Laurence Ferrari s’est émue de la débandade de la social-démocratie suédoise, alors pas la peine de s’y attarder longtemps. Juste, pour mémoire, il n’y a pas de majorité à Stockholm pour aucun des deux pactes électoraux: ni pour les sortants conservateurs de l’Alliance,   ni pour la gauche plurielle «Rouges-Verts / Pour toute la Suède». Les premiers commencent à faire du pied aux Verts, autres vainqueurs du scrutin avec les Modérés (qui continuent de capter l’électorat de leur camp à leur profit), et surtout les Démocrates suédois, la droite dure locale (apparentée au plan européen au courant pasquaïen de l’Europe des nations), qui font leur entrée à la Diète d’Etat.

Le logo des Sverigedemokraterna c’est, aussi, une fleu-fleur design. Comme tout le monde ou presque, en somme.

«Nu tar vi ansvar för Sverige»

«Especially For You»

September 7th, 2010

En Belgique, déjà trois mois sans coalition, avec des pelletées de préformateurs, d’informateurs royaux et de réunions Octopus de la dernière chance. Je ne comprends pas vraiment pourquoi les Belges se plaignent.

A noter, l’apparition d’un petit parti de droite bi-(tri-?) linguistique, le Parti populaire (PP), une dissidence du MR apparemment. Leur logo avec une silhouette humaine évoque celui du Parti chrétien-démocrate de Boutin, ou alors le monstre de Roswell (ou l’un parce que l’autre).

Les socialistes-progressistes flamands ont fait refaire leur propre logo, tout beau tout sobre tout rouge. Je m’interroge sur la réapparition de la rose, alors qu’une lame de fond germanique semblait condamner les fleu-fleurs emblématiques aux oubliettes de l’histoire du prolétariat, au profit des seuls lettrages — qu’on en juge avec le nouveau logo du PS wallon. Le PS français lui-même a fait refaire son poing à la rose (essentiellement en mettant du vert aux feuilles), ce qui donne à penser qu’il compte le garder pour les temps à venir.

Créateur de progrès depuis 125 ans

En Australie, le Benelux des antipodes, la première ministre a fini par parvenir à s’assurer une étroite majorité d’un siège, en rameutant l’élu Vert et trois des quatre indépendants-charnière.

Des logos moches comme le casting d’«Hartley Coeurs à Vif». On relèvera avec intérêt (?) que les alliés traditionnels de la droite (Liberals) et des agrariens (National Party, ex-Country Party) ont des déclinaisons locales autonomes, parfois en commun, dans certains des États fédérés, avec leurs propres logos d’une indigence incroyable.

«Let's move Australia forward»

Avec ambages.

August 27th, 2010






A1: Je retournai à Szohod, chaque mois où presque, car c’est là qu’étais mon amoureux. J’ai le souvenir d’immenses retards ferroviaires, de congères de compétition, de villes assiégées par la neige, traversées à tâtons, incolores, désertes, géométriques : des esquisses d’utopies modern style. Le souvenir n’est pas distinct, comme je l’évoque à bord d’un autre Thalys-tortillard, qui lambine dans la campagne artésienne, verte, chaleureuse et pittoresque comme un Constable, dans son printemps tardif. Du blizzard au cirrus.
A2: A Paris j’avais repris les vieilles attaches. Alex Nippon était à l’aube de sa carrière de poulet, qu’il lui tardait de commencer pour de bon. Ivan épanouissait ses pieds dans le plat de l’investigation de presse. Alex STAPS parlait plus péremptoirement que jamais dans les assemblées (il réservait sa sagesse et sa drôlerie pour les petits comités).
A3: Le Lobby Gay tint conclave – pas loin derrière vous.
B1: Je redevins étudiant, comme si toute ma vie adulte n’eût été qu’une longue prép’ENA. Les cours alternaient, dans un faux rythme d’éreintement et d’oisiveté coupable. Il me semblait toutefois flotter un peu, glaner les bons points sans effort, capitalisant sur l’avance de toutes mes prépa passées, ou peut-être touchant à ce but que BoxingBoy m’avait reproché (jadis, à Venise) d’éluder : préparer l’épreuve froidement pour y réussir, plutôt qu’en faire un motif d’érudition ou un enjeu personnel.
B2: Avec la prépa, je dus suivre l’actualité de plus près. Lire et écouter les nouvelles, chaque jour de cet automne d’identité nationale, de cet hiver de précipitation réactionnaire, fut «mon cilice et ma discipline» : brique à brique dans la vitrine, le pouvoir cassait l’Etat pour montrer son inefficacité. Par idéologie, il gérait le pays comme une marque de shampoing. Chaque nouvelle «réforme» annoncée, chaque opinion vociférée par les chefs de produit du sarkozysme m’était un coup à l’estomac, une balafre au moral. L’accumulation d’incompétence, d’arrogance et de vulgarité devenait telle, que même quelques hauts fonctionnaires conservateurs, nos enseignants, s’en émurent.
B3 : «Cette musique est anxiogène. – Pour moi, elle est juste sexuelle. – Merci, tu viens de m’épargner 10 ans de psychanalyse.»
C1: A Bruxelles, menés par LzMry, nous hantions les rades rigolos du quartier des puces ou les bars à minets du centre, sortis intacts d’un souvenir sixties à la Dutronc. Rob était très fan de Popote.
C2: A la demande générale:«Et alors, tu l’as présenté à tes parents ?»
C3: Ma mère disait : «Compositeur, c’est original…», comprendre : «il ne doit pas manger à sa faim.»
D1: En décembre, Rob donna un beau concert moderne dans un opéra itou.
D2: Avec SophCo, nous prîmes le train-couchette, celui qui desservait les vacances: Orléans-Tours- Limoges- Vindrac -Toulouse entre les fêtes. (Ce train a disparu depuis; et avec lui la mémoire de mes étés d‘enfance, celles qui me reviennent du plus loin: le lent ébranlement du train au sortir de la gare, entre les ombres urbaines mystérieuses, les wagons en rade et les pavillons d‘approche. Au matin, on se déliait les jambes, à la longue fenêtre du couloir, à voir filer les derniers kilomètres.)
D3: Ce fut, comme tous les ans, le rituel de la visite à mes grands-parents. Mais dans une Maison, loin de leur maison, ils n’avaient plus rien de la superbe, de la maîtrise de la situation qui avaient déjà commencer à filer les années précédentes. Tout cela tient à peu de chose, un vêtement, une coupe de cheveux, la haute main sur la discussion. Ils faisaient bonne figure, voilà tout. Alentour, de vieilles personnes erraient, reniflaient notre table et notre situation l’air de rien, avec concupiscence.
E1: Matthieu DC rebondissait d’une histoire amoureuse à l’autre, sinon à la suivante. Il croisait les belles-familles, couchait avec un agent triple (ex «Facho-Mignon»*), disait: «je veux coucher avec» ou «pourtant je ne l’aime pas» ou «pour ou contre l’avortement».
E2: «Ce que je cherche, c’est la folie à deux» confessait-elle, dans la généralité. «On sent bien qu’elle envoie du bois», notait-il, d’une autre.
E3: De leur côté, les TBS avait essaimé aux quatre vents, mixant ici, exposant là, DA un jour, romancier peut-être le lendemain. Depuis la fin des Mort aux Jeunes, s’ils se conservaient l’amitié, ils n’avaient plus je crois cette intimité exclusive d‘auparavant. Les configurations de leurs, de nos liens s’étaient démultipliées en s’espaçant: le Bureau de mode, les collaborations aux ambitions avant-gardistes des Bibis, mille soirées aux DJ-sets kaléidoscopiques, les vacances balkaniques.
F1: C’est le paradoxe du «couple libre», de l’émancipation que j’ai voulue de mon désir et de ma fidélité. Pour qu’un seul garçon ne puisse me faire jamais beaucoup souffrir, j’ai accepté que tous les garçons me blessent un peu tous les jours.
F2: Il flottait sur l’Etat comme une impression de fin des haricots.
F3: Je proposai mon appartement en chambre d’hôte, pour joindre les deux bouts. Pour des raisons obscures, il fut surtout loué par des gens improbables, genre famille en habitat collectif Lettons/Ouzbeks, gastronome israélien postadolescent, humanitaire iranien du Tchad.

(histoire sans image)

«I’ll shoot you», avait dit Artemis. Je crains les augures. Dans le passé j’ai croisé un Gabriel à mine d’ange, mais qui n’annonçait que la résurrection de soucis amoureux (pas avec lui, d’ailleurs. Il fut furtif, comme son message). Accrocher Artemis d’un coup d’œil, d’un trait : la séduction est toujours trop belle pour être vraie; elle est trompe l’œil, ironie du destin, flèche du Parthe; du désir, nous sommes les cocus, nous portons ses cornes tels Actéon. D’ailleurs, Artemis s’était couché avec un empressement chypriote (ou si l’on veut une camaraderie mancunienne); mais il se leva et disparut de ma vie avec une froideur britannique.

L’horrible fut mon sang-froid, dans l’évènement et dans les contre-mesures. Pas d’urgence aux urgences, ni colère, ni véritable angoisse. On se résigne si facilement aux protocoles, puisqu’ils nous sont connus d’avance. Fatalisme ex post.

Comme si, d’un malheur à l’autre (tel deuil, tel flip vénérien) la peur s’anesthésiait; comme si elle seule avait pu jusque là gendarmer mon comportement, et menaçait de faire défaut. L’abîme serait devant moi, béant: dans ce refus que le recul, que la retenue s’insinuent dans le jeu de mil e tre; c’est-à-dire, en consentant implicitement, par inertie, que l’enchère s’augmente d’elle-même. Donjuanisme ex ante.

Freedonia, le tweet du fiasco inéluctable, est heureuse de reprendre ses émissions après cet intermède footballistique. D’autant que l’Algérie a pris une grosse veste en Coupe du monde alors pas de quoi pavoiser.

Aux Pays-Bas, les divisions sur la prorogation du contingent en Afghanistan avaient précipité la rupture de la coalition «sociale-chrétienne»: l’Appel chrétien-démocrate CDA (parti du Premier ministre sortant, Jan-Peter «Harry Potter » Balkenende) et le petit parti boutiniste de gauche ChristenUnie (tout à la fois progressiste sur les impôts et les immigrés, et ultraconservateur sur les mœurs et l’Europe) étaient pour, les blairistes PvdA contre, et démissionnèrent en février. Opération gagnante pour eux, qui leur a permis d’effacer dans les urnes des élections anticipées, une longue descente aux enfers sondagière, tandis que le CDA se prend sa pire veste électorale ooit. ChristenUnie, en dépit d’un nouveau logo simplifié et décennal, et de sondages encourageants, se tasse.

A gauche, beau score de Groenlinks (les Verts) mais perte de vitesse du Parti socialiste (gauche radicale et eurosceptique, ex-maoïste), qui n’a plus son leader charismatique pour chasser sur les mêmes terres populistes que Wilders. Le Parti pour les animaux garde ses deux élus (mais seulement une bimbo pentecôtiste sur les deux choisies en 2006).

A droite, le parti anti-Islam de Geert Wilders, le PVV, réalise également une forte poussée mais sans conserver la première place que lui promettaient les instituts au moment de la convocation des élections. Il dépasse toutefois le CDA — il faut comprendre la violence historique de l’événement, le CDA et ses partis fondateurs ayant été de toutes les coalitions depuis 1946, sauf pendant 8 ans. Gagnant du transfert de voix, et des élections tout court, le parti libéral VVD. Héritier de Bolkestein, il était mené à la bataille par le sémillant Mark Rutte, le Nick Clegg batave si l’on veut, et probable futur chef du gouvernement.

Sauf qu’aux Pays-Bas, construire une route, rendre un rapport du Conseil économique et social, se voir pour prendre un verre, former un gouvernement: tout cela se négocie dans la durée. On en est au stade des informateurs (la reine a d’abord nommé un vieux sage libéral pour savoir qui voudrait faire quoi avec qui). Après, elle nomme (normalement) un formateur (un wannabe Premier ministre), mais ça peut pédaler dans la semoule, elle peut nommer un autre informateur (ce qu’elle a fait: un vieux sage travailliste), ou toutes autres options (partir en vacances, changer de chapeau).

Au soir des élections, trois coalitions avaient été envisagées:
- «Violette-plus» (Paars Plus, violette sur le camembert), c’est à dire PvdA (rouge), VVD (bleu), le petit parti social-libéral europhile d’appoint D66 (qui s’est un tout petit peu requinqué, mais moins que dans ses ambitions), déjà alliés «Violets» dans les années 1990, plus les écologistes de gauche Groenlinks pour trouver une majorité. Exemple de difficulté: marier les postures anti-nucléaires et pacifistes de Groenlinks, et les idées contraires du VVD. Le VVD ne semble pas emballé, mais l’informateur actuel fut l’accoucheur de Paars en 1994.
- de droite (rechtscoalitie, bleue sur le schéma) avec le VVD, le CDA, le PVV de Wilders, et le mini-parti calviniste orthodoxe SGP (Parti constitutionnel reréformé). Le SGP a toujours, toujours deux élus, et ferme son site internet le dimanche pour honorer le Seigneur. Il est également de droite (contrairement à ses demi-frères de Christenunie) et europhobe (comme lui). Difficulté: le CDA apparaît comme le gros loser et faire la courte échelle à Wilders présente quelques inconvénients (même si ce petit monde a gouverné avec Pim Fortuyn en 2001).
- du milieu (middencoalitie, jaune sur le diagramme), l’option bayrouiste du cru: VVD, PvdA, CDA, qui a l’avantage d’une large majorité et l’inconvénient des divergences idéologiques, et de renforcer le discours tribunitien de Wilders (ainsi que du SP et, dans un autre genre, de D66).

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui!
Princesses, duchesses, femmes du monde,
nous sommes les gardiennes
du bon goût (bis)

La Métamorphose

June 1st, 2010

En République  Tchèque, c’est la fête des nouveaux partis mais la misère des logos ravaudés. Le parti de droite eurosceptique ODS sauve sa peau en s’alliant à deux nouveaux venus. 

D’une part, TOP09. Les initiales veulent dire Tradition Responsabilité Prospérité, et c’est donc un parti de droite. Cette dissidence des chrétiens-démocrates qui les élimine au passage de la chambre (malgré leurs nouvelles couleurs), a remporté les élections à Prague même. TOP09 est mené par deux anciens ministres chouchoutés par les médias occidentaux (du Monde à Point de Vue), l’un d’entre eux étant prince Schwarzenberg.

D’autre part, Affaires publiques (VV), le parti populiste juste créé par Le Doc ou le Jean-Marc Morandini local (si j’ai bien compris).

Les Verts sont éliminés, les deux grands partis ODS et CSSD se tassent ; le score des communistes est aussi immuable que leur ligne.

120 hodin pro vítězství

Souverän und sachlich.

May 13th, 2010

En Rhénanie-du-Nord – Westphalie, les élections ont renvoyé dans ses buts  la majorité sortante chrétienne-libérale (c’est le plus mauvais score de la CDU dans cet Etat depuis sa création, et aussi une belle rouste pour le FDP après son triomphe aux législatives), sans pour autant fournir une avance suffisante aux sociaux-démocrates. La coalition qui tient la cote semble être le feu tricolore ou Ampel (Verts-FDP-SPD), la coalition rouge-rouge-verte de gauche plurielle (également possible, au plan arithmétique) semblant encore top aventureuse aux uns et compromettante aux autres.

Du coup, la majorité nationale CDU-CSU-FDP est en passe de perdre aussi sa majorité à la chambre haute. Il faut rappeler qu’au Conseil fédéral, les gouvernements régionaux expriment leur vote d’un seul bloc, et compte tenu d’un accord trouvé au sein de chaque coalition dans chaque Land. A défaut, ils s’abstiennent, ce qui revient à voter contre.

Marié ou pendu

May 8th, 2010

Au départ, la soirée électorale était grandiose et éblouissante comme Westminster. On attendait les 10 coups de Big Ben pour annoncer les sondages sortie des urnes. Tout évoquait la belle tradition de démocratie: la course poursuite du dépouillement à Sunderland pour annoncer les résultats les premiers, les candidats à badges capitonnés en rang sur l'estrade, un service public audiovisuel élégant et ironique.Les infographies géniales étaient de retour, le swingometer, la mosaïque de circonscriptions, le Michel Chevalet briton.Et puis très vite, tout s'est retrouvé dans un état proche de l'Ohio. Le parangon de démocratie manque de bulletin et refoule des électeurs; la projection de 22 heures est remise en cause dès son annonce; le swingometer n'est indicatif de rien; les éléphants travaillistes et les barons tories se prostituent pour une coalition avec les Lib-Dem comme dans une vulgaire proportionnelle à la belge.

A1: Au départ, la soirée électorale était grandiose et éblouissante comme Westminster. On attendait les 10 coups de Big Ben pour annoncer les sondages sortie des urnes. Tout évoquait la belle tradition de démocratie: la course poursuite du dépouillement à Sunderland pour annoncer les résultats les premiers, les candidats à badges capitonnés en rang sur l’estrade, un service public audiovisuel élégant et ironique.
A2: Les infographies géniales étaient de retour, le swingometer, la mosaïque de circonscriptions, le Michel Chevalet briton.
A3: Et puis très vite, tout s’est retrouvé dans un état proche de l’Ohio. Le parangon de démocratie manque de bulletin et refoule des électeurs; la projection de 22 heures est remise en cause dès son annonce; le swingometer n’est indicatif de rien; les éléphants travaillistes et les barons tories se prostituent pour une coalition avec les Lib-Dem comme dans une vulgaire proportionnelle à la belge.

En fin de compte, le Parti conservateur progresse en voix et en sièges, mais point encore assez. Les Lib-Dem, après une campagne tambour battant et une certaine complaisance des médias pour Nick Clegg, reculent en sièges. (Il faut noter au passage que les 5 élus du Sinn Fein ne sièges pas, ce qui fait baisser d’autant le seuil à atteindre.) Faute de majorité simple dans ce hung parliament, les hypothèses les plus plausibles sont, soit une alliance des conservateurs et des libéraux-démocrates (qui me semble bien lointaine, après une campagne acrimonieuse et vu leurs positions sur tout, des impôts à l’Europe, aux institutions) soit plutôt un gouvernement minoritaire tory appuyé notamment sur les unionistes nord-irlandais du DUP. Les télés font un peu durer le plaisir en parlant de la vaste et fort improbable alliance Travailliste / Lib-Dém / nationalistes écossais (SNP) et gallois (Plaid Cymru, plus la toute nouvelle et première députée verte de Brighton.

Jeudi soir, la discussion était au first go dans le cas d’un parlement sans majorité: dans le système britannique, le premier ministre conserve son poste de plein droit tant qu’il n’est pas établi qu’il n’a plus la confiance de la Chambre. Il a donc l’initiative – en l’occurrence, de faire ou non les valises. Le suivant est le leader du parti ayant remporté le plus grand nombre de sièges, qui a ensuite le droit de tenter sa chance.

Danubien, et toi?

April 27th, 2010

Non, Freedonia n’est pas mort. Freedonia, le renouveau du soin, la troisième voie du vivre-ensemble, le storytelling coopératif, reprend du service en parlant des trucs importants, comme ma vie, ou donnant lieu à diagramme, comme les élections en Hongrie.

Pour ceux qui suivent attentivement, la Hongrie était dominée, à l’issue de l’élection de 2006 comme auparavant, par une  coalition sociale-libérale. Celle-ci a implosé depuis, et s’est retrouvée ratatinée aux élections qui viennent de se tenir: le parti libéral disparaît même corps et biens de la Chambre (au profit d’un nouveau parti écolo-libéral, LMP ou «La Politique peut être différente!»- l’écologie libérale, rappelons-le, met l’efficacité des marchés au service du développement durable). Les gaullistes du Danube du Forum démocratique subissent la même extinction parlementaire. Confirmation du bon score des européennes également pour Jobbik, le parti populiste anti-juifs, anti-pédés, anti-manouches, anti-Trianon (la Hongrie, le pays des traditions européennes même les plus rances).

En 2006, c’était PrinceParano qui me demandait le camembert hongrois. Je demande moi, cette fois-ci, des nouvelles de PrinceParano.

«Itt az idö!»

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