Freedonia

La belle époque.





D’autres choses, des romances sans image, méritent d’être dites aussi. Le 30 décembre par exemple, je me suis promené avec Stéphane «Sac à mains» dans Paris, parlant de son nouvel amoureux («c’est du lourd!») et de mes échecs récents. Ce fut une journée de hauts et de bas, à traîner à la Galcante et chez Delamain, à croiser par hasard Fred «le Lillois» (encore dans un sauna, dans le hasard il y a un message), mais aussi à essuyer un râteau imbécile à GymLouvre, lieu de déréliction et de laideur. Ou le 1er janvier, quand avec Thérèse nous avons gentiment parcouru bras dessus, bras dessous, Colombes poignardée, banlieusarde et vide comme une assedic un jour férié, avant d’aller voir «Il Divo» avec Emmanuel de Ngroung, puis les TBS en plein régime de Mendeleïev.

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A1: Dans un décembre laborieux, froid, solitaire, heureusement qu’il y avait Benjamin VDH. Il m’avait cuit des tostis et sorti dans R-dam.
A2: A Paris, comme tous les Noëls, on avait dîné de sushis chics avec mes parents. On reparlait de Kerviel, on rigolait bien de la politique.
A3: A un moment, j’ai eu le blues, l’ai partagé, et ai dit à ma sœur: «on a trente ans et pas de gamins, moi j’ai peur de finir seul»; Mon père répliquait par deux vannes: «pour la vieillesse, il n’y a que deux solutions: être très entouré ou être très riche» et «pourtant pour moi vous êtes plutôt un souci dans ma vieillesse.»
B1: Je squattais chez Mamy. Tout, de la tranquillité, des usages, du déroulement conforme et sans heurt du déjeuner, renvoyait à l’enfance.
B2: Même le retard habituel de SophCo était devenu sans gravité, vidé de son drame passé.
B3: Ce Noël amorti avait été interrompu par la coutume désarticulée du séjour à Toulouse.
C1: Pourquoi, de cette douceur, ai-je noté sur le moment «Noël mou, familier, au confort trompeur et écœurant, presque vénéneux (à la manière des vieilles bonnes choses suries), comme un lit affaissé»?
C2: A Toulouse donc, chaque pas était devenu difficile et compté: tâton dans la neige, parésie de l’âge, impasses du raisonnement.
C3: Dans le cul-de-sac de la vieillesse, les passions, le fond du caractère demeurent seuls, et à vif: plaisanterie du langage, intransigeance, peur d’être abandonné, tyrannie tranquille de paterfamilias.
D1: De retour à Paris, nous avions partagé beaucoup de sake au fin fond du XVe, et puis squatté le loft germanopratin de la famille Boxing.
D2: Nippon narrait ses anecdotes poulaga, et BoxingBoy ses espoirs adolescents.
D3: Alex STAPS racontait pour l’Xième fois la vieille histoire du mouton dégueu à la moutarde.
E1: Le réveillon chez les B2 avait été calme et volupté. BoxingBoy avait mis à contribution son expertise des petites pintades.
E2: Finkielkraut et un ami (l’inversion de la pensée unique)
E3: On était rentré tôt chez soi, un à un, sauf moi qui avait écouté François et Nicolas m’expliquer dans la nuit comment ils s’étaient séduits. François roublard, Nicolas bille-en-tête, marrants tous les deux.

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